Comment L’Automobile S’est-elle Imposée Dans Nos Vies ?

D’où vient l’omniprésence de l’automobile dans notre paysage et pourquoi s’est-elle imposée dans nos vies ? Pourquoi est-il si difficile de se passer de la voiture individuelle en France ? Cette passion pour l’automobile nous vient-elle de nos aïeux ou résulte-t-elle de choix politiques et industriels qui nous dépassent ? Je retranscris ici tout ce que j’ai appris dans le très intéressant documentaire « Comment l’homme a mangé la Terre ?« , arrosé d’un peu de Wikipédia.

Comment la voiture s’est-elle imposée dans la vie des américains ?

Ford l’Américain imite Renault le Français

1859 : premiers puits de pétrole et de gaz en Pennsylvanie ! Une région qu’on exploitera largement plus que les pays du Golfe par la suite !

1899 : Renault créé la première voiture. Dans les années qui suivent, la France fournit presque 50 % de la production automobile mondiale. Ford flaire le marché et décide, aux États-Unis, de monter la Ford Motor Company. Il connaît son premier succès en 1908 avec la Ford T.

La voiture, surnommée l'Écraseuse, à ses débuts

La mauvaise réputation de l’Ecraseuse aux États-Unis en 1900

1910 : la voiture est considérée comme une possession de bourgeois. Elle est à l’origine de nuisances et dangers dans la ville. On la surnomme l’Écraseuse. En effet, elle s’impose en milieu urbain, effraie les chevaux et elle tue… À Baltimore aux États-Unis, on érige même un monument au nom des enfants écrasés ! Cependant, la demande d’automobiles est croissante dans le pays.

Ford élabore le concept du fordisme (inspiré du taylorisme), une nouvelle organisation du travail permettant de produire massivement, mais aussi d’éviter la surproduction. Ainsi, ses ouvriers, sont mieux payés, afin de pouvoir s’acheter eux-mêmes les voitures qu’ils produisent.

La philosophie du fordisme généralise la société de consommation (« Travaille, tais-toi et consomme »).

La voiture passe en force et remplace le tramway américain

En 1922, General Motors créé un groupe de travail. Il veut remplacer le tramway, qui représente 40 000 kilomètres de voie aux USA, et 300 000 employés, par l’autobus et la voiture individuelle.

À la faveur du krach boursier de 1929 qui impacte les grandes fortunes, mais aussi les sociétés de tramway, le patron de General Motors réalise son rêve ! Il s’associe avec Standard Oil, Rockfeller, Phillips, Firestone, rachète les sociétés de tramway et crée la National City Lines. Les associés ne reculeront devant rien pour forcer des municipalités réticentes à vendre, en utilisant la pègre locale ou la corruption. Ils remplacent les tramways par des bus, supprimant les rails, pour faciliter l’intrusion massive de la voiture dans la ville.

Sautons quelques dizaines d’années. Bien après la guerre, les États-Unis développent considérablement leur réseau autoroutier. De nombreuses grandes villes nord-américaines se sont développées autour des grands axes autoroutiers, créant une véritable dépendance à l’automobile.

Pourquoi la voiture s’est aussi imposée chez les européens ?

Le premier réseau autoroutier européen naît sous l’impulsion d’Hitler.

1933 : le nationalisme gagne du terrain en Allemagne. Le pays est perclus de souffrances, lié à une dette colossale et à la crise bancaire. C’est dans ce contexte que Hitler accède au pouvoir en 1933. Il est fasciné par le génie productiviste et l’antisémitisme de Henri Ford. Il créé alors le premier réseau autoroutier d’Europe (autobahn) !

1000 kilomètres d’autoroute, afin de permettre aux blindés de se rendre sur tous les fronts. On déplace 100 millions de mètres cube de terre à cet effet. Le double de ce qui avait été déplacé pour créer le Canal de Suez.

La place de la voiture dans la reconstruction d’après-guerre

Le réseau autoroutier allemand est déjà bien développé (près de 2000 kilomètres supplémentaires). En France, tout va plus doucement. À la fin de la guerre, Renault se lance dans la production de la 4 CV, tandis que Citroën présente des 2 CV !

Émergence de la voiture en France

Les Français, eux, ne peuvent pas en profiter tout de suite en raison du rationnement. À la fin de la période de rationnement, la société de consommation s’emballe dans l’hexagone. La production d’automobiles en profite pleinement, même s’il s’agit, en Europe, de petites voitures économiques. Le seul tronçon autoroutier qui existe se situe à l’Ouest de Paris.

Le réseau autoroutier connaît son essor dans les années 1950. La suite, on la connaît. Les villes et villages de France ont été repensés autour de la voiture…

Nombre de voitures dans le monde, de 1900 à nos jours

La dépendance automobile en France

« Les français aiment leur bagnole » (George Pompidou).

Une citation toujours d’actualité, tant rouler en voiture semble plus normal que de se déplacer à vélo. Même en région parisienne, plus d’un Français sur deux possède une voiture, malgré plus de 1 500 lignes de bus, le métro, les tramways, le RER et les 5 835 km de voiries cyclables. Rien ne bouge, ou si peu, alors même qu’on va devoir utiliser d’autres modes de déplacement, faute de carburants, tôt ou tard.

Dans une ville comme Nantes, il est incroyable que ni le tramway ni le tram-train ne circulent plus après 1 h du matin, entre la grande ville et les communes alentours. Pourquoi ne pas les faire fonctionner deux fois par heure, après minuit ? S’ils le font à Berlin, pourquoi pas chez nous ? Pourquoi n’existe-t-il pas non plus un système d’autopartage, comme Marguerite à Nantes toujours, généralisé à toutes les communes de plus de 5000 habitants ?

Par ailleurs, il est fou que le GPL soit si peu populaire, ou que l’on ait si peu travaillé sur ce système d’injection d’eau qui permet de limiter les émissions de CO2 et de limiter la consommation, sur les diesels*.

*À l'origine, Rudolph Diesel, l'inventeur du moteur du même nom, l'avait conçu pour ne fonctionner qu'à l'huile végétale.

Nous ne sommes pas près de nous défaire de l’automobile dont on connaît pourtant les limites depuis longtemps !

Laisser un commentaire